Remarqués par la qualité des concerts « les Musicales du Dimanche » organisés dans l’église de Lanmodez, depuis juillet 2021, la Fondation du Patrimoine a attribué le prix Sésame 2024 à l’association Les Balades en Trégor.
L’originalité du programme, la qualité des artistes, le public nombreux et fidèle au fil des saisons ont retenu l’attention du jury car le prix Sésame « récompense des réalisations contribuant à faire vivre et maintenir ouvert ou
rouvert le patrimoine religieux au bénéfice du plus grand nombre et du territoire, par le biais d’un ou plusieurs usages partagé(s) et compatible(s) avec l'usage cultuel, ou par un usage nouveau suite à la désaffectation de
l'édifice, cohérent et respectueux de l'esprit du lieu ».
Le prix de 20.000 euros a été remis à Paris, le 19 juin, au couvent des Bernardins par M. Bertrand de Feydeau, Vice-président de la Fondation du Patrimoine à Mme la Maire de Lanmodez, Lydie Domancich, et à une administratrice de l’association « les Balades en Trégor », Sophie Glarner.
Ce prix honore l’action menée par la ville de Lanmodez depuis 2021 et depuis 2023, par l’association Les Balades en Trégor va permettre la réalisation d’importants travaux d’électricité, de sonorisation, de lumière, d’accès handicapés… dans l’église Saint-Maudez.
En trois années, ce sont 83 artistes (soit 30 formations en solos, duos, chorale) à avoir séduit un public amateur, curieux et de plus en plus nombreux aussi bien à Lanmodez qu’à Trégastel ou Plouaret.
De gauche à droite : Jean-François Piffard délégué pour la région Bretagne, Sophie Glarner administratrice des Balades en Trégor, Lydie Domancich maire de Lanmodez, Alexandre Giuglaris directeur Général de la Fondation
Les lauréats du prix Sésame et le vice président Bertrand De Feydeau
Historique Saint Maudez
L'île Maudez a été le berceau de la légende de Saint Maudez, qui aborda d'abord le petit havre de Port-Béni en Pleubian, au 6ème siècle, où il bâtit un premier ermitage, au lieu dit 'Kermoda'. Après un bref séjour dans la paroisse de Pleubihan, il traversa le territoire actuel pour se fixer à Lanmodez avec ses disciples, dont Botmaël et Tudi. A 100 mètres de l'église de Lanmodez, on trouve une croix voisine d'une ferme, qui porte l'une comme l'autre le nom de 'Kervenec' (résidence des moines). Saint Maudez se retira ensuite à Bonne Nouvelle (chaise de St-Maudez encore visible) et ensuite à l'Île Maudez, qui porte son nom. Cette île se peupla de religieux pour lesquels il fallut construire plusieurs logettes ou cellules et un oratoire. Au cours des invasions normandes du 9ème et du 10ème siècle, le minihy ou refuge de Saint Maudez fut profané. En 878, le corps du saint abbé fut transporté à Bourges et rendu ensuite à l'abbaye de Saint-Riom puis à Beauport, en 1202. Sur le sceau de l’abbaye de Beauport, on peut remarquer les figures de Saint Maudez et de Saint Riom, sur l’embarcation curragh, sur laquelle ils traversèrent la manche pour venir en Bretagne évangéliser les populations. La paroisse de Plouézec conserve actuellement le chef de saint Maudez.
L'ancien oratoire de Saint-Maudez est datable pour les fondations et les murs du 6ème siècle, alors que les arcs ogifs de la voûte seraient datables du 12ème siècle (selon La Borderie). Il faisait partie d'un ensemble monastique dont l'implantation date du 12ème siècle (Couffon). La cellule primitive du saint aurait été reconstruite au cours du 12ème siècle. Le nom de 'Forn Maudez' ('Four de saint Maudez') donné à cet édicule par Dom Lobineau dans 'La vie des saints de Bretagne', 1725, p. 18, et la description qu'il fait de la cellule du saint abbé, renvoient à l'autre appellation de 'chaire' ou de 'chaise' de Saint Maudez, cité en 1717 et sur le cadastre de 1827.
La croix du faîte porte la date de 1927 et les initiales de l'abbé Couasnon. Barbier cite en 1951 'la chapelle circulaire' pour évoquer la cellule ou l'oratoire de Saint Maudez.
Dans le courant du 12ème siècle, l'Île Saint-Maudez et son monastère furent donnés à l'abbaye de Bégard, de l'ordre de Citeaux, fondée en 1130 au diocèse de Tréguier. Elle en devint un petit prieuré et le resta jusqu'à la Révolution, sous le nom de 'Prieuré de Saint-Maudez de l'Isle, sanctus Maudetus de Insula'.
Couffon cite dans son 'Répertoire des églises et chapelles', p. 199, une bulle du pape Calixe III du 9 avril 1456, adressée à Vincent de Kerleau, abbé de Bégard, dans laquelle le pape concède des indulgences en faveur de l'église du prieuré de l'île Saint-Maudez et de l'hôpital y attenant ; l'île y est alors nommée 'Guel Enez' (île Sauvage').
Des bâtiments conventuels furent aussi édifiés vers le 12ème siècle, avec un cimetière, par les moines bénédictins installés sur l'Île Maudez. Des bâtiments annexes servaient de métairie. Cependant, le monastère aurait été détruit lors des invasions normandes et relevé ensuite.
L'île était entièrement cultivée et de bon rapport. Elle fut affermée pour la mise en culture de ses terres au moins depuis le 16ème siècle. Elle eut de nombreux propriétaires après la Révolution, dont Le Chevanton, un Lanmodézien. Des travaux continus liés à l'entretien et aux réparations des édifices de l'île furent réalisés entre le 13ème et le début du 18ème siècle : l'église, la chapelle Saint-Michel, la chaire de saint Maudez, la métairie et les habitations.
En 1823, l'île fut vendue, suite au décès de Pierre Le Chevanton. Tout le mobilier fut cédé ainsi que 3 vaches, 2 génisses, 1 taureau, 1 veau, 1 jument, 1 pouliche, 1 cochon. Cependant, elle fut affermée par la suite à des cultivateurs de Lanmodez, qui continuèrent à cultiver et à entretenir l'île. Il est remarquable que des religieux prirent aussi le relais de la gestion de l'île, en tant que propriétaire.
L'île est aujourd'hui la propriété de la famille Lescault, qui entretient l'île avec soin et en a fait une résidence secondaire, en transformant l'ensemble des bâtiments à des fins domestiques (prieuré, ancienne église priorale), en dehors de l'oratoire et de la chapelle moderne.
De nombreuses vestiges archéologiques ont été repérés sur l'île (menhir, pierres sculptées), dont l'étude approfondie reste à faire.
La grande pêcherie, située sur la côte Nord-Ouest de l'île est datable au moins du 15ème siècle. Elle fut réutilisée au 20ème siècle comme parc à ormeaux par des cultivateurs de Lanmodez.
Une légende raconte que la terre de saint Maudez guérit des vers et préserve des serpents. Selon la tradition orale, Saint Maudez, lorsqu'il débarqua dans l'île, chassa les bêtes vermineuses qui l'infestaient, en renversant l'île. Il y a peu de temps encore, les cultivateurs de Lanmodez venaient prendre de la terre de Maudez pour mettre dans leur cour de ferme. On rapporte aussi que les batraciens s'échappaient des charrettes de foin avant d'arriver à l'Île Maudez. Saint Maudez représente le saint le plus fêté en Bretagne, dont de nombreux édifices religieux ont pris le nom.
Le pardon a lieu traditionnellement au mois de novembre. Cependant, les fidèles venus de nombreuses paroisses environnantes, à pied, en charrette et en bateau, font fêter saint Maudez pendant l’été. Les chevaux dans une course effrénée se joignent à marée basse depuis les rives de Lanmodez à cette cérémonie.
L’église paroissiale de Lanmodez
L'église paroissiale Saint-Maudez de Lanmodez est un édifice datant du 18ème siècle. Selon René Couffon et d'après les dates figurant sur le porche sud et le bras sud du transept, elle fut reconstruite de 1709 à 1785, le porche sud ayant été édifié en 1768 (dates portées).
Située dans un enclos légèrement surélevé au sud, jouxtant l'ancien presbytère à l'est, l'église paroissiale Saint-Maudez est un édifice à vaisseau unique construit en moellons de granite et schiste sur un plan en croix latine. Elle est composée de l'ouest vers l'est d'une nef flanquée d'un porche au sud et d'une chapelle des fonts au nord, ces deux éléments étant placés en vis-à-vis, d'un transept et d'un choeur prolongé par une sacristie. Le mur-pignon ouest aveugle est couronné d'un clocher à trois baies, accessible depuis un escalier aménagé sur le rampant sud. Le couvrement de l'espace intérieur est formé par une charpente lambrissée en berceau plein-cintre. Le cimetière jouxte l’édifice religieux dans son enclos traditionnel.
L’église paroissiale de Lanmodez représente à la fois un patrimoine architectural et historique, mais l’intérêt de sa conservation et de sa restauration révèle davantage d’un héritage ethnographique, autour du légendaire de Saint Maudez, dont le culte est le plus fêté et partagé en Bretagne, mais aussi en Cornouailles britannique. Certains paroissiens de Lanmodez ont même acquis plusieurs curraghs afin de participer au pardon de Saint Maudez à l’île du même nom avec leurs homologues de Saint Mauwes en Cornouailles (Falmouth). La restauration de l’église de Lanmodez afin de lui faire retrouver son intégrité, témoigne de l’attachement des habitants de la commune à son histoire et à son patrimoine.
En forme de croix latine avec clocher-mur ne portant aucune ouverture sur le pignon ouest. La construction de l’édifice actuel causa bien des vicissitudes. Le 17 juillet 1707, Thomas Horlaville, architecte, que le sr. de Clisson avait fait venir, offrit de rebâtir totalement la nef y compris ses fondations, moyennant 900 livres. Après bannie, ordonnée par le général, le 28 août, Rolland Lageat offrit de faire les travaux pour 800 livres, mais refusa de signer le marché ; puis, le 9 octobre 1707, Michel Audren proposa d’exécuter les travaux moyennant 850 livres, mais l’on aboutit pas. Le 8 novembre 1708, la maçonnerie fut adjugée à Yves Nédellec et Yves Le Collen, maçons de Pleubihan (Pleubian), la charpente à Jean Cavellan, de Tréguier, et la couverture à François Le Meur, maître couvreur d’ardoises à La Roche-Derrien, et Louis Le Bescont, de Tréguier. Le marché ne tint pas, et, finalement, la maçonnerie fut confiée à Sylvestre Le Collen, la charpente à Cillart de la Villeneuve et la couverture à Louis Le Bescont.
Les travaux commencèrent le 11 mars 1709, mais, le 17 novembre, Louis Le Bescont résilia son marché et le marché fut confié à Olivier et Yves Guillemot. Le 16 mai 1734, le choeur, menaçant ruines, on décida de le reconstruire, mais avec transept de deux ailes, travaux qui ne furent exécutés qu'en 1785. Entre temps, en 1768, le porche fut refait (R. Couffon). La nef date du XVIème siècle. La porte date de 1567-1768 et le reste de l'édifice date du XVIIème siècle ou de 1785. Un petit clocher-mur aveugle surmonte le pignon Ouest. L'édifice est lambrissé et contient quelques statues : statues anciennes de la sainte Vierge, saint Jean, saint Yves, sainte Anne, saint Etienne et Crucifix ; statue moderne de saint Maudez, par Le Goff. Le Christ en bois polychrome est daté de la fin du XVIème siècle. Saint-Maudez est représenté par une statue du XIXème siècle. Retables des dernières années du XVIIIème siècle. Bénitier portant la date de 1776. Le vitrail, oeuvre du maître verrier Budet, date de 1959 et représente saint Maudez et saint Yves. Les seigneurs de La Villeneuve-Kersalou possédaient jadis des prééminences dans l'église de Lanmodez
Construite au centre d'un placître comprenant une fontaine et un lavoir attenant, la chapelle Notre-Dame de Kermassac'h est une chapelle de plan rectangulaire à vaisseau unique et à chevet plat construite en moellons de granite et schiste. Elle est couverte d'un toit à longs pans et pignons découverts à rampants à crossettes. Les murs nord et sud, épaulés de contreforts à ressaut et ouverts d'une porte au centre, sont ajourés de trois fenêtres en plein-cintre. Le chevet est également ajouré d'une fenêtre en plein-cintre. Le mur-pignon ouest, construit en pierre de taille, est ouvert d'un portail architecturé sommé d'une niche à coquille (vide). Il est couronné d'un clocher à une baie. Le couvrement de l'espace intérieur est formé par une charpente lambrisée en berceau plein-cintre. La toiture de la chapelle a été entièrement restaurée.
Dans la chapelle, on peut remarquer plusieurs statues polychromes, une huile sur toile, datée de 1920, réalisée par Guillaume Hellequin (ancien Cap-hornier et pêcheur à Islande), représentant un trois mâts carrés et l'ancienne cloche de la chapelle (cassée), datée de 1899.
Une croix monumentale, en mauvais état (fracturée à la base) est située quasiment au droit de l'entrée sud. Elle présente un soubassement en pierre de taille à corniche débordante et un socle à griffes portant un fût monolithe sommé d'une croix en ferronnerie. Dans l'angle sud-ouest du placître se trouve un logement de plan rectangulaire massé, à pièce unique au rez-de-chaussée et à accès antérieur latéral.
La chapelle Notre-Dame-de-Kermassac'h fut fondée dès 1463. En 1750, Louis-Marie Cillart, comte de la Villeneuve en Lanmodez, achète l'édifice en ruine et les terres qui en dépendent. Il reconstruit la chapelle en 1753 (date portée). En 1807, le nouveau propriétaire, Le Tallec, fait fouillé le tombeau du seigneur de Derval, placé sous l'autel. Il n'y trouve qu'une lance en ébène. Longtemps conservée au château de la Villeneuve, elle a disparu au début du 20ème siècle. Un testament de Clothilde Le Pommelec, daté de 1860, fait donation de la chapelle et de ses dépendances à la fabrique de l'église paroissiale. Le vitrail de la chapelle, réalisé en 1990 par le maître verrier Budet, est le seul élément qui commémore la bataille du 2 février 1591, qui opposa les ligueurs protestants de Paimpol et les catholiques de Tonquédec et de Coatfrec, dans l'espace marécageux où se situe la chapelle. Le seigneur de Derval et 60 catholiques furent inhumés, selon la tradition orale dans la plaine nommée depuis Kermassac'h (le lieu du massacre, en breton). Le toit de la chapelle a été emportée par une tempête en le 26 décembre 1999. En 2003, la chapelle a été restaurée par l'association de sauvegarde du patrimoine communal (toiture, charpente et murs intérieurs). La statue de saint Maudez provenant de l'Île Maudez a été placée dans l'édifice.
Construite au 15ème siècle, la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle a été reconstruite en 1736 (date portée). Elle était à l'état de ruines avant la seconde guerre mondiale (brûlée) et a été entièrement restaurée par les habitants de la commune. Située sur un terrain privé, elle a été récemment rénovée au cours du 4ème quart du 20ème siècle (1992) par une association locale de sauvegarde du patrimoine, ainsi que le mur d'enclos. La chapelle, dédiée à Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, patronne des marins, est fréquentée particulièrement le jour du pardon de Bonne-Nouvelle. Les jeunes femmes stériles viennent prier An Itron Varia Kelo-Mad pour être exaucées de leur voeu d'enfantement. Par l'expression il y a Kelo-mad, on annonce que la femme est enfin enceinte. Les marins y déposent des ex-voto, en remerciement de l'accomplissement de leurs voeux. La chapelle dispose de nombreux ex-voto marins (maquettes de bateau et couronnes de fleurs). A l'endroit de la chapelle, sur le front de mer Est, on peut repérer les vestiges d'une ancienne petite jetée, utilisée autrefois (avant la seconde guerre mondiale) par les bateaux qui se rendaient à l'Île de Bréhat pour les fêtes et les pardons ou encore à cette chapelle par la voie maritime.
Située en front de mer, dans un petit enclos avec accès par échalier, dont les murs ont été récemment restaurés, la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle est un sanctuaire de plan rectangulaire à vaisseau unique et à chevet plat aveugle construit en moellons de granite et schiste. Cet enclos est ombragé par plusieurs tilleuls centenaires. Le terrain privé sur lequel la chapelle a été construite et les terrains privés qui l'environnent et bordent le trait de côte, sont fortement dégradés et érodés par la mer. L'enrochement actuel, mis en place afin de protéger un affaissement du terrain n'est certainement pas suffisant à long terme pour éviter l'inondation du bâtiment. La chapelle est couverte d'un toit à longs pans et pignon découvert à rampants à crossettes. Le mur-pignon ouest, couronné d'un clocher à une baie, est ajouré d'un oculus surmonté d'une pierre portant le millésime 1736. La nouvelle cloche de la chapelle a été inaugurée et baptisée en 1992. Le mur Sud reçoit l'entrée en arc brisé surmontée d'un écu fruste. A l'instar du mur nord, il est ouvert d'une petite baie rectangulaire verticale à arcature trilobée (remploi). Le sol intérieur de la chapelle est dallé et les murs sont blanchis à la chaux. La façade latérale du mur nord est en partie fissurée.
Chapelle de plan massé à vaisseau unique et fontaine de dévotion isolées. La fontaine est constituée d'un bassin rectangulaire dont le mur de fond est formé par un pignon évidé d'une niche à statuette surmontée des armes des seigneurs de Kermarquer et couronné d'une croix latine (amputée).
La fontaine de Boan est réputée pour guérir les enfants dont les membres inférieurs sont atrophiés ou malades. L'image d'une mère menant ses enfants malades à la fontaine est représentée sur un vitrail de la chapelle
Le site comprend une fontaine de dévotion datant probablement du 17ème siècle et une chapelle datant selon René Couffon du 19ème siècle, en grande partie reconstruite à la fin du 20ème siècle.
Merci à Yves Le Jean qui s'occupe d'entretenir nos chapelles
De mai à octobre fleurissent les pardons en Bretagne. Avec ampleur (Saint-Yves de Tréguier, Sainte-Anne d’Auray…) ou plus modestes (il y en a beaucoup), ils déploient croix et bannières accompagnés de chants bretons lancés à tous les vents.
Leur origine remonte loin : les confréries du Moyen-Age ont institué ce moment sous le patronage d’un saint. Les habitants d’une paroisse se devaient aide et assistance. Ils resserraient leurs liens une fois par an en se donnant un pardon mutuel. Ces célébrations se continuaient par des réjouissances : danses, rencontres, commerce etc. De même que les foires, les pardons étaient l’occasion de resserrer les liens familiaux et… de rencontrer l’âme soeur.
Il y a encore aujourd’hui plus de 1000 pardons en Bretagne et il en est de récents : le pardon islamo-chrétien du Vieux-Marché (1954) ou le pardon de la Madone des Motards à Porcaro (1979).
Sur la Presqu’île de Lézardrieux, une demi-douzaine sont célébrés chaque année. Lanmodez a trois pardons :
- Bonne Nouvelle le jeudi de l’Ascension
- Notre Dame de Kermassac’h le premier dimanche de juillet
- Saint Maudez à l’église du bourg le deuxième dimanche d’août
EGLISE PAROISSIALE SAINT-MAUDEZ
Venu de Grande Bretagne au Vème siècle, Maudez a débarqué à Port-Beni en Pleubian. Après avoir prêché l'Evangile dans la région, il s'est retiré sur Gelt Enez devenue l'île Maudez. A la demande des habitants, il est revenu sur le continent où il a fondé un monastère et donné son nom à la commune. Au IXème siècle, lors des incursions normandes, les reliques du saint sont dispersées en différents lieux, ce qui explique le nombre de chapelles et lieux au nom de St-Maudez : près de Dinan, Kermouster en Lézardrieux, Hengoat, Saint-Mandez ...
On fête Saint Maudez lors de son Pardon le 2ème dimanche d'août
BONNE NOUVELLE
Située sur un emplacement très ancien, sûrement plus ancien que le placître et ses vieux tilleuls, cette chapelle, reconstruite au 20ème siècle car elle était ruinée, évoque un épisode de la vie de Saint Maudez. Le saint, venu évangéliser la région au Vème siècle, s'était retiré sur l'île Maudez pour prier dans la solitude. Le peuple est venu l'extraire de son ermitage et il a franchi la mer pour se remettre au service de la communauté chrétienne. Les gens l'ont accueilli au cri de « Kelo Mad », ce qui veut dire « Bonne Nouvelle ». En arrivant sur la grève, Maudez a planté son bâton en terre, celui-ci est devenu un églantier, toujours présent près de la chapelle. Kelo Mad est aussi l'expression par laquelle on annonçait qu'une femme attendait un enfant.
Le Pardon (la fête) de la chapelle Bonne Nouvelle est le jeudi de l'Ascension.
KERMASSAC'H
Bien que le vocable de la chapelle soit Notre-Dame de Kermassac'h, celle-ci rappelle un événement bien sanglant ! Kermassac'h signifie « le lieu du massacre ». Pendant les guerres de la Ligue, en 1592, une bataille mémorable s'est déroulée ici entre les ligueurs catholiques (que soutenaient les Lanmodéziens) menés par le seigneur Derval qui n'avait que 18 ans, et les anglais protestants basés à Bréhat. La bataille fut acharnée et Derval mourut ainsi que 60 de ses partisans et ils furent enterrés dans ce lieu. La chapelle, dont les fondations sont plus anciennes, a perduré au cours des siècles. Elle a même survécu à la grande tempête de 1999 où son toit, récemment refait, s'est envolé !
Le Pardon de Notre-Dame de Kermassac'h se célèbre le 1er dimanche de juillet.
BOAN
Il existe une autre petite chapelle à Lanmodez, bien cachée, et qui n'a pas de Pardon. Si sa reconstruction est assez récente, son implantation témoigne d'une très grande ancienneté. Une fontaine ancienne était réputée aider les enfants quand ils mettaient du temps à apprendre à marcher. Les mères y venaient encore prier pour leurs enfants après la deuxième guerre mondiale.