Les franges littorales et agricoles, les landes boisées évoquent le travail des hommes, mi-marins, mi-paysans : le cabotage, la grande pêche, la pêche côtière et aujourd'hui la belle plaisance. Au fil du Trieux, la marée fait danser les ports.
Regards croisés des peintres marins : Charles Lapicque, Henri Rivière, Paul Signac, Henri Matisse, Louis Marie Faudacq, Charles Thorndike.
Le pinceau surprend le frémissement d’une voile, un changement d’amure.
Ce qui caractérise le littoral de Lanmodez, c’est d’abord son estran (“an aod” en breton), ses grèves couvertes d’herbus, que l’on peut arpenter à marée basse (en tenant compte des horaires de marée),autour de l’Île Coalen, où l’on peut cueillir au printemps, la salicorne, cette graminée au goût salée, des algues, utilisées autrefois pour se chauffer, amender les terres et nourrir parfois les bêtes. On peut surtout récolter à la main de nombreux coquillages (palourdes, bigorneaux,coques, huîtres sauvages). La pêche à pied est une pratique qui a valeur d’usage chez nous plus que la “bronzette” ; néanmoins, les familles apprécient le sable chaud de nos trois plages orientées au sud-sud est, avec l’île de Bréhat en perspective ou l’îlot Castel Yar dans la baie de Pomelin.
La plage c’est “drezen” en breton et la laissse de mer qui rèvèlent ses trésors le “gourlan”, où l’on trouve parfois des silex taillés, des bois flottés et des littorines pour les enfants (bigorneaux jaunes).
Ces plages blotties dans des anses, protégées des vents de norois par la baie de Laneros, et de la houle du large par le Sillon de Talbert et l’archipel de Bréhat, se situent à Pors Guyon, où la température de l’eau serait la plus chaude, à Beg Mélard (avec une aire de stationnement et des sanitaires), un accés directe à la mer pour les embarcations légères (site communal de mouillages), et à Beg Sable, dont le rivage est équipé d’une cale et d’une zone de mouillages.
Le rivage de Min ar Goas est réservé à la zone conchylicole, néanmoins, en respectant le travail des ostréiculteurs, l’accés à la mer reste ponctuellement possible à marée haute pour la mise à l’eau des bateaux. Dans cette ZAM (Zone d’Activités Maritimes), créée en 1981, on peut acheter des huîtres et des moules, et profiter du bar à huîtres de Benoît Chaumard, dans un espace très convivial. Celui ci se fera un plaisir de vous faire découvrir son métier de “travailleur de la mer”.
La première demande de concession ostréicole pour un dépôt d'huîtres sur le Domaine Public Maritime de Lanmodez est daté de 1844, sur la proposition de Yves Corlouer. Cette demande lui sera refusée avec l'argument suivant de l'Administration maritime : 'les habitants de Lanmodez, tous cultivateurs, ont besoin du goémon, qui représente leur seule ressource marine, pour engraisser leurs terres. La privatisation de leur estran serait préjudiciable à l'économie agricole locale'.
Il faudra attendre l'année 1938 pour qu'une famille d'ostréiculteurs, Rouzic, originaire du Morbihan, s'installe à Lanmodez pour y installer des parcs à huîtres à l'embouchure de la baie de Pommelin et de l'estuaire du Trieux et construise un premier bâtiment et des bassins submersibles à Pors Guyon. Cette première installation était le résultat d'une négociation entre un armateur au cabotage, le commandant Charles Henry, de Lanmodez, avec un ostréiculteur du Morbihan, pour démarrer un élevage d'huîtres plates sur le territoire maritime. Charles Henry était convaincu que le site de Lanmodez proposait des conditions d'exploitation aussi favorables que les rias du Morbihan, avec un estuaire tout proche. Cette exploitation conchylicole s'est développée de façon artisanale jusqu'en 1980, avec des installations relativement légères.
En 1980, est créée la première zone artisanale conchylicole en Côtes-d'Armor, au lieu dit Min-ar-Goas sur la commune de Lanmodez, avec plusieurs entreprises conchylicoles, dont Le Rouzes, premier ostréiculteur originaire d'une famille rurale du canton (Pleudaniel). La commune a préempté un terrain privé agricole pour favoriser cette installation et réalisé les aménagements nécessaires. Cette zone a longtemps cohabité avec un gite d'étape et une école de voile. La zone artisanale maritime s'est fortement développée depuis cette date et regroupe aujourd'hui plusieurs professionnels. Leurs parcs sont situés autour de l'archipel de Bréhat, l'Île Coa, l'île Maudez et la baie de Paimpol. Des dépôts ont aussi été aménagés sur le bord de côte, avec des concessions sur la grève de Bonne Nouvelle et en limite de la zone de mouillage pour la plaisance de Beg Mélard.