Lanmodez vient de l’ancien breton « lann » (ermitage) et de "modez" (Saint-Maudez). Saint Maudez est né en Grande-Bretagne et établi au Vème siècle son monastère au lieu-dit Kermenec'h avant de s'installer sur l'île Guelt-Enez.
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La commune de Lanmodez, Lanvaodez en breton, est une commune littorale du département des Côtes-d'Armor située à l'embouchure de l'estuaire du Trieux face à l'archipel de Bréhat, entre Tréguier, l'ancienne cité épiscopale, et Paimpol. Elle fait partie des sept communes qui composent la Presqu'île Sauvage, ce territoire rural fertile compris entre les estuaires du Jaudy et du Trieux qui se termine au nord-est par le sillon du Talbert. D'une superficie totale de 432 hectares, son territoire bordé par la mer à l'est est limitrophe des communes de Pleubian à l'ouest et au nord et de Lézardrieux au sud.
Le territoire de Lanmodez recèle des richesses archéologiques et architecturales attestant une présence humaine ancienne sur cette partie du littoral costarmoricain. Les restes de l'allée couverte de l'île Coalen et les vestiges de l'implantation monastique de l'île Maudez ont ainsi été protégés au titre des monuments historiques.
Démembrement de la paroisse bretonne primitive de Pleubian, Lanmodez est une ancienne paroisse relevant de l'évêché de Dol. Citée sous la forme Landa Maudeti à la fin du XIème siècle, elle est attestée comme paroisse pour la première fois vers 1330. Son nom est formé avec le vieux breton Lann, ermitage, et le nom de saint Maudez, moine breton dont la IIe Vie rapporte, qu'en provenance d'Irlande, il aurait fini par s'établir sur l'île de Gueldenes, l'île Modez, devenue siège d'un prieuré de l'abbaye de Bégard au XIIème siècle. Lanmodez a élu sa municipalité au début de l'année 1790.
Le 2 février 1592, la commune de Lanmodez fut attaquée par terre et par mer par les Anglais alliés aux protestants, débarqués auparavant à l'île Maudez. Le jeune seigneur Derval vint au secours des gardiens de la côte avec une compagnie de cavalerie et des détachements des garnisons de Tonquédec et de Coatfrec, où commandait La Fontenelle. Les paysans furent contraints de reculer face aux soldats anglais mieux armés jusqu'à Pellazou en Pleubian. Le seigneur de Derval fut tué au combat au lieu dit 'Kermassac'h' où il fut enseveli sur la terre bénie par le révérend père Le Bescond, prêtre.. Le capitaine anglais Symoneau', lieutenant de La Tremblaye et les Anglais tués, furent inhumées en terre non bénite, près du bourg de Lanmodez, portant le nom de 'Berret Symoneau'.
Une école, aujourd'hui désaffectée, fut construite sur ce site. Il subsiste une croix de forme celtique, en schiste, élevée sur le talus, au bord de la route départementale n° 33. En 1598, fut construite la première chapelle de Kermassac'h, consacrée à la Vierge Marie. Une fondation fut établie par MM Boisdauphin et de Saint-Laurent, en vertu de laquelle, un moine de l'île Verte, s'obligeait à venir dire une messe chaque semaine dans la chapelle de Kermassac'h, pour le repos de l'âmede Deval et de ses compagnons d'infortune.
Ce texte a été rédigé par François Marie Guillou petit-fils d’Adèle Le Gueven
Pendant l’été 1944, les résistants profitent du départ des soldats allemands de la place forte de l’île à bois à Lézardrieux pour s’emparer des quelques soldats restés au phare de Krec’h-maout à L’Armor Pleubian. Contre toute attente, les soldats de l’île à bois avaient été contraints d’y revenir, ils font alors route jusqu’à L’Armor, le 6 août pour voir comment venir en aide à leurs camarades.
Sur leur parcours, ils sèment l’horreur.
En haut de cette côte, ils entrent dans la cour de la ferme du Kroas-hent, et encerclent Yves L’Anthoën, 17 ans, Victor L’Anthoën, 22 ans et leur ami Yves Le Berre 18 ans qui discutaient après le déjeuner.
Adèle L’Anthoën née Le Guevel, 57 ans fait tout, en vain, pour les récupérer. Les allemands les emportent dans un champ derrière la ferme et les alignent contre un talus.
Le père Arthur L’Anthoën accourt à son tour mais ne réussit qu’à faire libérer Victor qui de retour à la maison trouve sa mère victime d’une balle explosive dans le ventre.
Pendant ce temps, Yves L’Anthoën et Yves Le Berre sont conduits ici même. Jean Baptiste Kernivinen 57 ans qui passait sur la route est arrêté aussi.
Ils sont fusillés au fond de ce champ.
En fin d’après-midi, Adèle est sur son lit de mort, Yves L’Anthoën apparaît méconnaissable la tête enflée, l’œil droit pendant sur la joue. Il a encore la force de dire « Mamm » (Maman) avant de s’écrouler exsangue.
Les traces de sang laissées sur son parcours vont permettre de retrouver les corps de Yves Le Berre et Jean Baptiste Kernivinen.
Rose L’Anthoën réussit à faire veiller son frère toute la nuit et à le conduire le lendemain à l’hôpital de Tréguier allongé sur un matelas dans une charrette. Le Docteur Etesse extrait dix balles de son corps et deux de sa tête. Malgré les séquelles de ses blessures, il vivra jusqu’en 2001.
Passant, il faisait très beau ce jour-là dans ce pays de rêve quand tout a basculé : la guerre est passée par là et tout est devenu noir.