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La commune de Lanmodez, Lanvaodez en breton, est une commune littorale du département des Côtes-d'Armor située à l'embouchure de l'estuaire du Trieux face à l'archipel de Bréhat, entre Tréguier, l'ancienne cité épiscopale, et Paimpol. Elle fait partie des sept communes qui composent la Presqu'île Sauvage, ce territoire rural fertile compris entre les estuaires du Jaudy et du Trieux qui se termine au nord-est par le sillon du Talbert. D'une superficie totale de 432 hectares, son territoire bordé par la mer à l'est est limitrophe des communes de Pleubian à l'ouest et au nord et de Lézardrieux au sud.
Le territoire de Lanmodez recèle des richesses archéologiques et architecturales attestant une présence humaine ancienne sur cette partie du littoral costarmoricain. Les restes de l'allée couverte de l'île Coalen et les vestiges de l'implantation monastique de l'île Maudez ont ainsi été protégés au titre des monuments historiques.
Démembrement de la paroisse bretonne primitive de Pleubian, Lanmodez est une ancienne paroisse relevant de l'évêché de Dol. Citée sous la forme Landa Maudeti à la fin du XIème siècle, elle est attestée comme paroisse pour la première fois vers 1330. Son nom est formé avec le vieux breton Lann, ermitage, et le nom de saint Maudez, moine breton dont la IIe Vie rapporte, qu'en provenance d'Irlande, il aurait fini par s'établir sur l'île de Gueldenes, l'île Modez, devenue siège d'un prieuré de l'abbaye de Bégard au XIIème siècle. Lanmodez a élu sa municipalité au début de l'année 1790.
Le patrimoine littoral et maritime (naturel et culturel) de la commune de Lanmodez est d'abord caractérisé par un paysage spécifique, témoin d'une ruralité littorale agricole encore très vivante (une dizaine d’exploitations agricoles). En effet, la commune fait partie du canton littoral le plus agricole des Côtes-d'Armor (la fameuse “ceinture dorée” du Trégor.
Son agriculture traditionnelle (maraîchage de plein champ) est liée à la récolte des algues pour amender les terres, à partir d'un riche et large estran. L'utilisation pour le pacage des marais littoraux et des îlots de Lanros, de l'île Maudez, est resté un usage traditionnel jusqu'à la fin du 20ème siècle. Le bord de mer est encore aujourd'hui très cultivé malgré une tendance récente à l'urbanisation et au mitage des parcelles constructibles.
Depuis les années 1980, de nouvelles activités conchylicoles sont venues renouveler et renforcer la vocation maritime de la commune et modifier quelque peu son paysage littoral : concessions ostréicoles sur l'estran et appropriation du Domaine Public Maritime. Cette mixité d'activités à la fois rurales et maritimes fait partie aujourd'hui de l’identité de Lanmodez. Aujourd’hui le territoire communal représente un bien commun : l'espace littoral avec ses grèves et ses trois plages, son estran en partie cultivé, son bocage traversé par de nombreux sentiers et les sites-témoins de son histoire.
Douze oeuvres architecturales illustrent l'architecture littorale de la commune. Elles ont été sélectionnées et étudiées pour leur valeur patrimoniale. Leur datation est comprise entre le Néolithique et le 4e quart du 19ème siècle. Ce large écart de datation montre bien l'ancienneté et la permanence de l'occupation humaine de la commune.
Les sites archéologiques littoraux et insulaires sont nombreux sur la commune : l'Île Coalen, l'Île Maudez, Bonne-Nouvelle, en particulier l'allée couverte de Coalen, l'oratoire et la croix de saint Maudez et la pêcherie cadastrée de l'Île Maudez. Les sentiers littoraux, entourés de talus-murs, les anciens charrois, les 'men karr' et les murets de grève sont des indicateurs des voies de circulation sur le territoire communal et montrent la nécessaire prise en compte de l'aménagement de la zone côtière. Le 'pieu à dromes' représente une survivance d'un usage goémonier ancestral.
Cinq fontaines et un puits ont été remarqués, dont 2 édicules datés du 17ème siècle. Le moulin de Keraniou, ancien amer maritime, malgré une restauration qui ne relève pas de l'authentique, représente le dernier moulin à vent de la commune. Trois édifices religieux ont été sélectionnés, dont la chapelle littorale de Bonne Nouvelle, à vocation maritime, la chapelle de Kermassac'h et l'ancienne église priorale de l'Île Maudez. Ces édifices possèdent des ex-votos marins (non protégés) et sont en relation avec le saint patron de la paroisse : saint Maudez.